Il y a des promesses qui font sourire les sceptiques : un billet de 100 euros qui grossit de 7 % chaque année, sans coup de baguette magique ni tour de passe-passe. L’image fait rêver, mais elle agit aussi comme un test de crédulité. Car, dans la réalité des placements financiers, la frontière entre ambition et illusion reste aussi fine qu’une feuille de papier bancnote.
Dans cette course contre une inflation qui ronge lentement les économies des particuliers, atteindre un rendement de 7 % est devenu le graal secret de nombreux investisseurs. Pour certains, ce chiffre évoque la chance d’avoir flairé la bonne affaire ; pour d’autres, il n’est qu’une chimère entretenue par les discours commerciaux. Mais alors, où se dissimulent vraiment les placements qui transforment la patience et le calcul en croissance réelle, sans exposer l’épargne à la roulette russe des marchés ?
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Pourquoi viser un rendement de 7 % en 2024 ?
Dans un climat où la hausse des prix fait fondre les gains réels, obtenir 7 % de rendement n’a rien d’un caprice : c’est la jauge qui sépare les placements ordinaires de ceux qui cherchent à transformer l’essai sur le moyen terme. Aujourd’hui, les meilleurs placements financiers se sélectionnent à l’aune de cette performance, symbole d’exigence et d’engagement.
Le constat est simple : la plupart des placements financiers classiques stagnent bien en dessous de ce seuil. Les fonds en euros de l’assurance-vie dépassent rarement les 3 %, à moins d’oser les unités de compte, plus offensives, où le rendement varie de 2 % à 7 % selon les supports. Les obligations émises par des entreprises solides se situent entre 3 % et 7 %, avec des SCPI stabilisées aux alentours de 4 % à 6 %.
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Pour espérer franchir la barre des 7 %, il faut sortir du sentier balisé et explorer des terrains moins consensuels :
- Private Equity : rendement visé de 7 % à 10 %, mais liquidité quasi absente et risque assumé.
- Actions et ETF : rendement moyen historique de 8 % à 10 % sur le long terme, au prix de montagnes russes boursières.
- Crowdfunding immobilier : de 8 % à 12 % annoncés, mais dépendance totale à la réussite des opérations financées.
- Immobilier locatif : jusqu’à 7 % en coliving, à condition d’être un gestionnaire aguerri et d’assumer les aléas locatifs.
Composer un portefeuille sans fausse note impose de répartir ses billes : prudence pour l’épargne sécurisée, audace mesurée pour la performance à long terme. Atteindre 7 % en 2024, c’est accepter de jouer la carte de la stratégie, de l’analyse rigoureuse et de la patience, loin des recettes miracles.
Panorama des placements financiers capables d’atteindre 7 %
Chasser un rendement de 7 %, c’est embrasser le risque tout en gardant la tête froide. Le private equity occupe une place à part ; à travers des véhicules comme FCPR, FPCI, FCPI ou FIP, il permet d’investir dans des entreprises non cotées avec l’espoir d’un rendement annuel de 7 % à 10 %. Seule contrainte : l’argent peut rester immobilisé jusqu’à dix ans, et la sortie n’est jamais garantie.
Sur les marchés cotés, les actions et ETF mondiaux affichent, sur la durée, des performances historiques comprises entre 8 % et 10 %. Mais la volatilité ne fait pas de cadeaux : il faut savoir encaisser les tempêtes passagères pour profiter du soleil à l’horizon. Les produits structurés proposent eux aussi un compromis : une protection du capital partielle ou totale, selon la formule, et un potentiel de gain conditionné à la trajectoire des marchés.
L’immobilier a toujours la cote. Le crowdfunding immobilier multiplie les projets avec des taux affichés à 8 % à 12 %, mais gare aux retards et aux déconvenues. Le coliving attire les investisseurs à la recherche de rendement et de fiscalité intelligente (statut LMNP), avec des performances jusqu’à 7 %… si la gestion suit et que l’offre reste adaptée à la demande locale.
- Les SCPI se démarquent par leur aspect passif : rendement de 4 % à 6 %, liquidité relative, mutualisation des risques immobiliers.
- Les obligations d’entreprise haut de gamme peuvent viser les 7 %, mais l’accès reste souvent réservé à des titres plus risqués ou à des marchés moins matures.
Le vrai secret ? Mixer ces différentes solutions, en les adaptant à son horizon d’investissement et à son appétence pour le risque. C’est la meilleure parade contre la volatilité et la remontée des taux, qui bousculent les repères traditionnels.
Quels risques accepter pour espérer ce niveau de performance ?
Entre espérance de gain et réalité du terrain, il y a une règle d’or : ne jamais perdre de vue le revers de la médaille. Diversifier, ajuster, sortir des sentiers battus, oui ; sauter dans le vide sans connaître sa capacité à encaisser les turbulences, non. Viser 7 % implique d’accepter la possibilité d’une perte en capital, de composer avec des placements parfois figés et des revenus qui n’offrent aucune certitude pour demain.
Le private equity brille par son rendement potentiel, mais impose un horizon long et une immobilisation totale des fonds. L’aventure peut tourner court si l’entreprise visée fait faillite : dans ce cas, adieu capital, aucun recours immédiat. Les actions et ETF restent incontournables pour qui vise la performance sur dix ou quinze ans, mais la route est semée de corrections et de retournements ; il faut savoir garder la tête froide, même lors des chocs boursiers.
L’immobilier n’échappe pas à la règle. Le crowdfunding promet monts et merveilles, mais un projet mal ficelé ou un promoteur défaillant peut effacer les gains en un clin d’œil. Les SCPI mutualisent les risques, mais la liquidité n’est pas toujours au rendez-vous, surtout lorsque le marché ralentit. Les obligations d’entreprise à haut rendement séduisent par leurs taux, mais un défaut d’émetteur ou une hausse brutale des taux d’intérêt peut coûter cher.
- La diversification demeure la meilleure parade pour amortir les chocs, en dosant intelligemment actions, immobilier, obligations et supports alternatifs.
- Les produits structurés, quant à eux, affichent des rendements conditionnels ; la protection du capital varie selon la formule, et tout dépend du scénario de marché.
Un taux de 7 % n’arrive jamais sans contrepartie : volatilité, accès limité à l’argent, fiscalité mouvante. Cette équation ne change ni avec les cycles économiques, ni avec les innovations financières des dernières années.
Exemples concrets d’investissements qui ont rapporté 7 % (et leurs conditions de réussite)
Sur la dernière décennie, plusieurs stratégies ont permis à des épargnants de franchir le cap des 7 %, parfois bien au-delà. Mais il fallait accepter les règles du jeu : miser sur le long terme, assumer le risque, rester discipliné.
Le private equity est le terrain favori des investisseurs patients. Les fonds FCPR ou FPCI, spécialisés dans les PME en pleine croissance ou l’innovation, délivrent régulièrement entre 7 et 10 % de rendement annuel. La recette ? Choisir des gérants aguerris, diversifier ses participations, et accepter d’immobiliser son argent pendant cinq à dix ans.
Le boom du crowdfunding immobilier a offert à de nombreux particuliers la possibilité de financer des opérations de construction ou de rénovation, avec des retours de 8 à 12 % annuels sur certains projets livrés récemment. Les réussites partagent des points communs : promoteur sérieux, marché local porteur, et sortie rapide. Mais les échecs guettent ceux qui négligent l’analyse des dossiers ou surestiment la solidité du porteur.
Le coliving change la donne du locatif classique. Certains investisseurs parviennent à décrocher des rendements nets jusqu’à 7 % grâce au statut LMNP et à une gestion optimisée des espaces. Ici, l’emplacement, la qualité des équipements et la maîtrise de la vacance font toute la différence.
- Les ETF actions mondiaux, investis sur un PEA depuis 2014, ont généré des performances annuelles proches de 8 %, dividendes inclus. La clé : laisser le temps travailler et éviter les arbitrages émotionnels.
Atteindre 7 % n’est pas un coup de chance, mais le fruit d’une stratégie mûrie, d’un dosage subtil entre audace et prudence. Mais, quand la rigueur paie, la satisfaction de voir son épargne croître à ce rythme laisse un goût de victoire qui, lui, ne s’estompe pas.